Cristaux et cristalliers

La formation du quartz

La naissance des cristaux que l’on trouve actuellement commence il y a 15 millions d’années avec une solution d’eau chaude salée remplissant les cavités créées dans le granite du Mont-Blanc par les mouvements tectoniques liés à la poussée de la plaque africaine.

Cette solution se sature donnant des minéraux constituant le granite, donc essentiellement de la silice qui donne les cristaux de quartz (dioxyde de silicium). Tout cela commence à environ 12 km sous la surface du sol, l’eau étant à 450°C sous une pression de 3.300 kg par centimètre carré.

La montée des Alpes faisant chuter température et pression, les solutions deviennent sursaturées et la cristallisation commence lentement sur les germes (les grains de quartz amorphe) contenus dans les parois des cavités (les « Fours«  des cristalliers).

« Four«  est le terme local utilisé à Chamonix pour désigner la cavité naturelle d’où on extrait les cristaux de quartz et éventuellement d’autre minéraux.


Photo P. Raphoz
Les zones de recherche se situent généralement à haute altitude, souvent au dessus de 3000 mètres, dans les rochers brisés, instables et dangereux. Sur ce terrain très particulier, la progression délicate nécessite beaucoup de précautions et une grande habitude.
A l’inverse, parfois, un « four«  situé en plein paroi compacte nécessite une approche par le bas au prix d’une escalade difficile ou par le haut en faisant de grands rappels impressionnants.

Photo P. Raphoz
Les cristalliers repèrent de loin les cavités avec des jumelles : la présence d’une veine de quartz au milieu de dalles granitiques est également une bonne indication.
La découverte d’un « four«  non encore exploité est toujours pour le cristallier un moment de satisfaction.

Photo P. Raphoz
Selon sa grandeur et sa configuration, l’exploitation d’un « four«  peut être réalisée en une heure ou en plusieurs jours, voir même plusieurs années. Le travail se résume alors à une simple cueillette mais, revers de la médaille, les cristaux tombés de la voûte ont souvent leurs pointes ou leurs arrêtes émoussées à cause du choc.

A voir: Ressources minéralogiques du massif du Mt-Blanc

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