Jacques Balmat

Jacques Balmat entra dans la légende, à l’age de 24 ans, le 8 août 1786, il atteignait le sommet du Mt-Blanc en compagnie du docteur Michel Gabriel Paccard. Chasseur de chamois et cristallier, il était attiré par la recherche des métaux, particulièrement de l’or. Il fréquentait régulièrement des hommes de science et, notait méthodiquement les renseignement qu’il recueillait ainsi que les légendes qui lui étaient contées (légendes relatées en partie dans le bulletin précédent).

Il nota de précieux renseignements sur les secteurs aurifères du versant italien où il se rendit. Il nota également sur son carnet le 14 février 1826 les renseignements fournis par Marie-Hélène Folliguet d’Argentière : « Joseph Ravanel de Montroc a trouvé une caverne aux Aiguilles Rouges qui est profonde et qu’on croit que c’est la même caverne que l’on parle tant, qu’un homme d’Argentières y avait laissé un palfer, un marteau et une aiguille, qu’on dit qu’il y a des sables d’or… Elle doit se trouver au dessus de la mine que Jean-Pierre Munier du Tour a trouvée et d’où il a ramené des morceaux antimoniaux et sulfurés ». Il se rendait fréquemment chez un chimiste genevois afin de faire analyser les échantillons récoltés lors de ses recherches dans divers secteurs du massif du Mt-Blanc et des massifs avoisinants. A son grand regret, les réponses sont toujours négatives,jusqu’à ce jour de 1834, quand le chimiste Abraham Raisin, lui annonce qu’il a découvert des traces d’or dans un échantillon provenant da la région du Mont Ruan.

Il prend donc le chemin du Fond de la Combe, avec son ami Pache, un beau matin de septembre 1834. Après avoir traversé le glacier du Ruan, les deux hommes arrivent près d’une vire étroite surplombant un précipice « affreux ». Pache, moins téméraire, n’ose le suivre. Il rentrera seul à Vallorcine et s’enfermera dans un mutisme total.

Multitude de versions sur la mort de Balmat, arrangées, déformées par le temps et les esprits ne firent qu’ entretenir la légende de l’or du Ruan. Le voile ne sera levé que 19 ans plus tard par le syndic de Sixt Bernard Biord qui se confesse à son successeur: « deux jeunes bergers ont bien vu tomber Balmat, ils ont raconté les faits à leur père, qui m’a aussitôt averti ». Le syndic ordonne aux enfants et à Pache de garder le silence, certain que Jacques Balmat avait trouvé l’or. Il voulait ainsi éviter l’installation d’une compagnie minière qui aurait dévasté les forêts pour faire fonctionner les fonderies. La forêt a un rôle protecteur et, la commune de Sixt a connu de nombreuses catastrophes (1600, 1602, 1711, 1750, 1817 pour ne citer que les dates les plus marquantes) suite à une déforestation intensive pour les fonderies des mines de fer.

Le vainqueur du Mt-Blanc, celui qui a parcourut seul les montagnes toute sa vie, qui a bravé tous les dangers, entrera par sa fin mystérieuse dans les légendes de l’or de Sixt.

Monument Balmat près de l’église de Chamonix.




Sources et bibliographie :

« Jacques Balmat dit Mont-Blanc » de Roger Canac
« Jacques Balmat et le mythe de l’or de Sixt » de Hubert Ducroz